Reine de la rivière
Discrète, méfiante, furtive, rusée, elle est la plus aquatique des mammifères carnivores d’Europe. C’est la loutre d’Europe (Lutra lutra), on peut aussi l’appeler loutre Eurasienne. Elle appartient à la famille des Mustélidés. Elle est donc proche parente des fouines, blaireaux, belettes, martres. Sa répartition s’étend sur l’Europe, la Russie, l’Asie (Chine, Inde, Indonésie, Japon, Java, Sumatra) et même l’Afrique du Nord.
Habitat
La loutre fréquente tous les types de milieux aquatiques, du bord de mer jusqu’aux lacs de montagne à plus de 2000 m d’altitude. Dès qu’il y a un cours d’eau de faible ou moyen gabarit, ou des plans d’eau (lacs, étangs, marais) la loutre peut s’y plaire, même dans des régions désertiques (Tunisie, Iran, Algérie).
Avant sa régression sous la pression des hommes, elle se trouvait partout : sur les côtes marines, dans les marais côtiers, dans les baies et les bassins, dans les estuaires, dans les plaines alluviales des grands fleuves, dans les rivières et ruisseaux, dans les tourbières, sur tous les plans d’eau. Mais, pour s’installer dans une région, la loutre exige certaines conditions : une eau de très bonne qualité, une riche faune piscicole, des berges peu perturbées par l’homme (travaux de curage, endiguements, rectifications des berges). La loutre apprécie des berges et des terres riveraines avec un bon couvert végétal (buissons bas, roselières denses, arbres abattus, ronces …). Elle recherche des sites tranquilles.
Portrait
La loutre est remarquablement adaptée à la vie aquatique. Elle a une silhouette très hydrodynamique. C’est dans l’eau quelle exploite au mieux ses capacités physiques. Son corps est long, fuselé, il offre ainsi peu de résistance à l’eau. Le museau est fin. Les oreilles, petites et arrondies, sont dissimulées dans la fourrure. Le cou est épais et trapu. La queue, longue et massive, présente une forme conique vue du dessus. Elle est large près de l’arrière-train, pointue à l’extrémité. Elle est légèrement comprimée dorso-ventralement. Puissante, la queue sert de gouvernail et de propulseur.
L’adaptation à la vie aquatique se marque aussi au niveau de la tête. Le crâne est aplati, les oreilles, les yeux, les narines sont placées vers le haut de la tête, à fleur d’eau. Disposition qui se retrouve chez les crocodiles et les hippopotames. Ainsi, immergée, la loutre conserve les organes des sens fonctionnels. Elle voit, entend et respire en ne laissant dépasser que 2 cm du crâne au-dessus de l’eau. En plongée, oreilles et narines se ferment hermétiquement. Même l’œil s’accommode pour conserver une vision nette dans l’eau ; le sphincter de l’iris pousse le cristallin vers l’extérieur pour obtenir une mise au point adéquate. Ce processus existe aussi chez les phoques et les cormorans.
La lèvre supérieure, charnue, épaisse, est garnie de longues vibrisses (15 cm) courbées vers le bas, s’ajoutent deux bouquets de poils rigides juste derrière la bouche. Les poils de cette moustache blanche détectent les mouvements d’eau, les ondes, les turbulences, les variations de pression induites par les déplacements des proies. Ils s’avèrent très efficaces pour la pêche en eaux troubles et sombres.
Le rhinarium (extrémité dénudée du museau) montre une forme en W largement ouvert. Ce caractère permet de distinguer la loutre d’Europe des autres espèces.
La loutre possède des dents de taille et forme variées, comme tous les carnivores, car elles participent à diverses fonctions (capturer, tuer, découper). La formule dentaire par demi-mâchoire est la suivante : 3/3 incisives, 1/1 canines, 4/3 prémolaires,
1/2 molaires soit 36 dents.
L’adaptation à la vie aquatique se remarque aussi au niveau des pattes. Mains et pieds sont palmés. La palmure relie tous les doigts entre eux.
L’eau est une matière bien moins isolante que l’air, la déperdition de chaleur y est 23 fois plus importante. Contrairement à d’autres animaux aquatiques, la loutre n’a pas de couche graisseuse sous la peau pour se protéger du froid. Ce rôle est assuré par le pelage. La fourrure est soyeuse, ferme, enduite d’une graisse protectrice secrétée par des glandes cutanées. Elle renferme deux types de poils : la bourre et les jarres. La bourre, de teinte claire, est faite de poils fins et courts. Elle sert à isoler l’animal du milieu liquide. Elle forme une sous couche épaisse de 1 cm et très dense, 50.000 poils par cm², c’est trois fois plus que chez le phoque veau marin. On ne peut apercevoir la peau tellement les poils sont enchevêtrés. De l’air y est emprisonné, la loutre se trouve ainsi au chaud et au sec. La bourre est surmontée par l’autre type de poils, les jarres. Ils sont plus longs (25-30 mm), plus gros, et luisants. Ils donnent à la fourrure son aspect soyeux et sa couleur. Ils sont très résistants et imperméables à l’eau. Si le pelage de la loutre lui assure une très bonne protection thermique, son efficacité n’est pas de 100 %. La température corporelle est de +/- 38,1°C et elle chute de 2,3°C par heure passée dans l’eau. Pour éviter une déperdition thermique trop importante la loutre alterne séances de pêche et activités hors de l’eau.
La couleur du pelage est brun marron ou noisette sur le dos et blanc crème sur le museau, la gorge, la poitrine et le ventre. La démarcation avec les flancs est floue en raison d’un dégradé. La loutre apporte des soins constants à sa fourrure, se lèche et se nettoie sans cesse. Du point de vue biométrique on observe un dimorphisme sexuel très marqué. La taille des mâles adultes oscille entre 1,10et 1,30 m (queue comprise), certains jusqu’’ à 1,60 m et le poids est entre 8 et 10 kg voire pour certains 13 – 13,5 kg. Les femelles sont plus petites et plus légères : 1 à 1,10 m et 6 à 9 kg. Dans le passé il était courant de trouver des loutres plus grandes. En dehors du critère de la taille, il est difficile de différencier les deux sexes. Le mâle paraît trapu avec un cou plus fort et un large museau. L’habitat de la loutre est marqué par une forte odeur. Elle émane des substances évacuées par les glandes anales et proctodéales (débouchant dans le rectum). La longévité de la loutre n’est pas aisée à déterminer. On l’estime entre 10 et 16 ans dans la nature, en captivité le record est de 22 ans.
Déplacements
Parfaite pour la vie dans l’eau, sur la terre ferme la loutre n’est pas aussi pataude qu’on pourrait le supposer. La marche est très fréquente. Les pattes postérieures, très écartées, se posent juste derrière les antérieures. La queue est légèrement relevée et le dos bombé. La longueur du pas atteint une cinquantaine de centimètres. Au trot l’empreinte postérieure recouvre plus ou moins l’antérieure, c’est une allure peu fréquente. Par contre la loutre se déplace volontiers par bonds avec des sauts de 95 cm à 1 m qu’elle peut enchainer avec rapidité (25 à 30 km/h). Elle se révèle aussi bonne grimpeuse tant sur les rochers que dans les arbres. Elle peut se dresser à la verticale en appui sur l’arrière-train et la queue.
Dans l’eau la loutre révèle toute sa souplesse, son extraordinaire aisance (pivoter sur les flancs, nager sur le dos, enchaîner rouleaux et contorsions en tous sens).
En surface, pour une nage lente, l’animal progresse par le battement successif des pattes postérieures, les antérieures servent à diriger le déplacement, la queue reste immobile. Pour accélérer, le mouvement en godille de la queue vient s’ajouter à celui des pattes postérieures. Sous l’eau la gestuelle est totalement différente. La loutre réalise d’amples ondulations verticales (de haut en bas) du corps propulsée par un battement, simultané cette fois-ci, des pattes postérieures. La queue participe aussi à la propulsion de l’animal en frappant l’eau verticalement. Par contre, pour tourner l’animal ondule horizontalement, de gauche à droite. Lors des jeux ou de la poursuite d’une proie, elle adopte la technique du « marsouinage ». Elle progresse par bonds hors de l’eau comme le font les cétacés. En plongée, elle nage à une vitesse de 1 à 3 km/h. Sur de courtes distances, elle peut atteindre une vitesse de 5-6 km/h. La durée moyenne d’une plongée s’évalue à une trentaine de secondes. Elle pourrait prolonger au-delà de la minute.
Empreintes et traces
Sur le terrain, l’analyse des empreintes n’est pas toujours aisée. Sa qualité dépend du substrat (vase, sable, boue, neige), des conditions météorologiques (sol gelé, sec ou humide) et de la taille de l’individu. L’empreinte de la loutre peut aussi se confondre avec celle d’autres animaux amphibies (rat musqué, ragondin, castor) et celle du blaireau. Les empreintes révèlent 5 pelotes digitales, presque rondes disposées en demi-cercle. Les doigts portent de courtes griffes. Pour les pattes antérieures, le pouce est un peu excentré, on peut ainsi distinguer pattes gauche et droite. Les pattes antérieures permettent à la loutre de manipuler les aliments. Les pattes postérieures sont un peu plus larges et plus longues. L’animal appuie plutôt sur les talons.
Les dimensions sont approximativement 6 sur 6,5 pour les pattes antérieures et 6,5 sur 9 pour les pattes postérieures. Souvent la marque du pouce ne s’imprime pas et la confusion avec l’empreinte d’un chien ou d’un renard est possible, voire même avec celle d’un chat dans le cas d’une jeune loutre. Les empreintes de pattes ne sont pas les seules traces révélatrices de la présence de la loutre. Il y a aussi la coulée, la place du ressui, le toboggan qui révèlent le passage d’une loutre. Ragondins et rats musqués peuvent emprunter les mêmes traces.
La coulée : l’herbe est foulée, c’est un passage emprunté régulièrement pour recouper un méandre, éviter un obstacle, joindre deux cours d’eau parallèles.
Le ressui : l’herbe y est couchée, c’est un endroit où la loutre se roule et s’essuie après la nage. Le toboggan : c’est un couloir de mise à l’eau sur les berges et les étangs.
Épreintes
Le moyen le plus pertinent pour s’assurer de la présence d’une loutre est de trouver des épreintes. C’est à dire des excréments. Ils se distinguent nettement des laissées des autres carnivores. En vieux français épreindre signifie faire par petits paquets en se forçant. Les fèces sont de petite taille (4 à 5 cm) car l’animal ne les dépose pas en une fois. Elles n’ont ni forme ni dimension typique. A l’état frais ce sont de petites masses gluantes, noirâtres ou verdâtres, d’où émergent des os, parfois des plumes, des poils, des carapaces de crustacés. Par sa texture mucilagineuse l’épreinte épouse les contours et adhère parfaitement au support. L’aspect humide et gluant disparait en 2 à 3 jours, l’épreinte devient grise et fait penser à une cendre de cigarette. Fraiches ou sèches, les fèces de la loutre dégagent une odeur caractéristique, non désagréable contrairement aux crottes âcres et puantes du vison. L’impression olfactive se rapproche du parfum d’un mélange d’huile de lin et de poisson pour les uns, de poisson et de miel pour d’autres ou encore de thé au jasmin. L’odeur de l’épreinte persiste longtemps. 30 à 50 % des crottes se décomposent en 15 jours, 80 à 90% après 7 semaines, les dernières au bout de 3 mois. C’est logique dans la mesure où elles jouent un rôle majeur dans la communication olfactive territoriale intra-spécifique. Elles sont donc déposées aux endroits stratégiques du domaine de la loutre, en des points évidents, en général des promontoires (rochers, arbres couchés, îlots d’herbes…).
Domaine vital
C’est l’espace dans lequel l’animal vit, se déplace, se nourrit, se reproduit. Son étendue varie selon le type de zones aquatiques occupées par la loutre (cours d’eau ou retenues d’eau) mais aussi en fonction du stock de nourriture, du climat, de la saison, de la période de reproduction. Les territoires des mâles sont plus grands, ils peuvent englober plusieurs domaines de femelles reproductrices.
La loutre, attachée à un cours d’eau, occupe un espace vital de forme linéaire, allongé sur 10-15 km pour les femelles, jusqu’à 30-40 km pour les mâles. Par contre la loutre, établie dans une zone de retenue d’eau (lacs, marais), occupe un domaine plus compact de quelques km de diamètre, il peut couvrir une surface de 1000 à 3000 ha. Sur les rivages marins, le domaine vital est très étendu le long de la zone d’influence des marées mais limité (2 à 4km) vers l’intérieur des terres.
La loutre n’occupe pas l’ensemble de son domaine vital en permanence. Elle déplace ses centres d’activités. Elle parcourt son territoire en suivant des trajets précis où elle alterne phases de chasse et de repos. Elle change très souvent (voire quotidiennement) de gîte. Au sein de son domaine, la loutre est plus assidue sur certaines zones, ce » cœur du domaine » en représenterait 52 à 80 %.
La loutre est- elle strictement territoriale ? Les avis sont partagés. L’animal est de caractère solitaire, les rencontres avec des congénères sont brèves, évitées si possible. On ne parle de » famille » uniquement dans le cas d’une femelle accompagnée de ses loutrons. Le comportement territorial se manifesterait entre individus du même sexe. En milieu marin, les loutres semblent plus tolérantes vis à vis de la présence d’autres congénères.
Gîtes
Ce sont les endroits occupés par la loutre en période d’inactivité et de reproduction. Selon le degré de protection, on distingue 3 types de gîtes.
La couche : c’est un gîte rudimentaire, à ciel ouvert et dans un lieu calme. Il parait sous forme d’une dépression aménagée dans une touffe de joncs, de roseaux ou d’algues. L’abri : désigne un gîte partiellement ou totalement protégé. Il se localise sous des massifs de buissons bas ou de broussailles, dans des crevasses de rochers, sous des racines d’arbres, dans de vieux troncs évidés, sous des constructions humaines. Il sert au repos diurne et nocturne.
La catiche: le terme vient du vieux français » se catir « : se cacher se lover dans un coin. C’est l’abri secret de la loutre. L’emplacement idéal pour la mise bas et l’élevage des loutrons. En général elle est introuvable. La catiche peut être le terrier d’un autre animal réaménagé par la loutre. Elle peut creuser son propre abri dans la terre meuble d’une digue ou d’un talus ou dans la tourbe. L’entrée de la catiche est parfois sous l’eau.
Une pro de la pêche
La loutre se nourrit essentiellement de poissons (60 à 80 %). Elle ne sélectionne pas une espèce plus qu’une autre. Elle choisit, en fonction des disponibilités locales, les proies les plus abondantes et les plus faciles à capturer. D’une région à une autre, d’une saison à une autre, le régime variera. La loutre ne se refuse pas à goûter d’autres mets, tous les hôtes du milieu aquatique lui convienne: insectes, crustacés, amphibiens, reptiles, oiseaux (poules d’eau, canards…), mammifères (ragondins, rats musqués, campagnols aquatiques…). La loutre se révèle donc opportuniste dans ses choix alimentaires, elle s’adapte aux disponibilités locales. La loutre a besoin de manger l’équivalent de plus ou moins 15% de son propre poids. Mais pour une loutre qui allaite ce sera plus, environ 28 %. Les poissons sont capturés lors de plongées d’environ 20 secondes. Toutes les plongées ne sont pas fructueuses. En eau peu profonde, l’animal accule ses proies dans la vase, dans des anfractuosités ou sous les pierres où elle tente de les capturer. En pleine eau, elle attaque sa proie par l’arrière et par dessous, dans l’angle mort de vision du poisson. Elle consomme les grenouilles entièrement mais les crapauds sont dépecés. Elle arrache la tête et la peau du dos, elle évite ainsi les glandes à venin et se délecte des parties charnues (cuisses, ventre). Les poissons sont entièrement dévorés.
Reproduction
La maturité sexuelle est atteinte vers 18 mois pour les mâles et 2 ans pour les femelles. Chez ces animaux solitaires les couples ne se forment qu’à la période des amours. Contrairement à beaucoup de mammifères, la période de reproduction n’a pas lieu à une saison particulière mais intervient à n’importe quel moment de l’année. Même en hiver des loutrons naissent. On note toutefois, dans certaines régions, des pics de reproduction les périodes de l’année où la nourriture est plus abondante et aide la lactation. Le cycle sexuel est estimé à 36-40 jours pour une durée d’œstrus de 14 jours. Un message olfactif (dans les urines ou les épreints) déclenche chez le mâle la phase de rapprochement. Il signale son désir en grattant la végétation et y dépose des épreintes. Pendant le rut il est plus actif, il fait de longs déplacements à la recherche de la partenaire. Il fait aussi usage d’une communication sonore, il frappe à répétition sa queue sur le sol. Quand enfin les deux partenaires se trouvent, débute la phase de cohabitation. Les deux amants ne se quittent plus. Ils vont pêcher ensemble et partager le même gîte. D’intenses ébats aquatiques précèdent l’accouplement. La femelle marque son désir de s’accoupler quand elle s’immobilise, le dos affleurant à la surface de l’eau et la queue arquée hors de l’eau. Alors le mâle se place sur son dos, ses pattes antérieures l’agrippent aux reins et il saisit son cou avec ses dents. L’accouplement dure de 20 à 45 minutes. Puis la femelle se libère de son partenaire par de violents coups de reins, et ne tolère plus sa présence. Après plusieurs heures, apaisée, elle acceptera le retour du mâle et les ébats reprendront. Plusieurs accouplements son accomplis pendant cette cohabitation temporaire. Par la suite le mâle est définitivement rejeté. La loutre reste seule à s’occuper des loutrons. La gestation dure de 60 à 62 jours. Le corps ne révèle guère de rondeurs particulières mais à l’approche de la mise bas les mamelles sont saillantes, la vulve augmente de volume et la loutre la lèche souvent. Dans la catiche, elle s’active à préparer la litière à partir de végétaux frais.
Développement des loutrons
La portée est de 1 à 3 (exceptionnellement 4 à 5) petits. A la naissance le loutron est aveugle, il mesure environ 18 cm et pèse plus ou moins 100 gr. Sa fourrure est grise, très pâle, sur presque tout le corps et rose sur le ventre, les pattes et les oreilles. Le lait de la loutre est 8 fois plus concentré en graisse que le lait de vache.
La croissance est lente, le jeune pèse 300 gr. à 20 jours, 600-700 gr. à 1 mois et environ 2,5 kg. à 3 mois pour un taille de 70 cm. Toutes les 3-4 heures les petits tètent en massant de leurs pattes le ventre maternel. Après 4 à 5 semaines seulement les yeux s’ouvrent, les dents apparaissent et le pelage devient marron noir. A partir de deux mois et demi les habitudes changent. La loutre diversifie le menu par l’apport de petits poissons. Les loutrons vont prendre l’habitude d’aller déféquer et jouer à l’extérieure de la catiche. Peu à peu ils accompagneront leur mère dans ses déplacements et ne reviennent plus systématiquement à la catiche.
Vient pour les loutrons le temps d’apprendre à nager ce qui n’est pas toujours évident pour certains que la mère doit pousser à l’eau. En une dizaine de jours ils en ont acquis les rudiments. Il est aussi essentiel maintenant de se familiariser avec l’art de la pêche. La loutre va réduire l’allaitement et leur fournir des proies animales partiellement neutralisées. Le sevrage intervient vers 3 – 4 mois mais les loutrons tètent occasionnellement jusqu’à 6 mois. En accompagnant leur mère, ils vont s’initier aux techniques de pêche. L’apprentissage prend plusieurs mois. Le jeune devient autonome vers 11 à 13 mois. Le temps est venu pour lui de s’émanciper et de quitter le territoire maternel.
Pierre Schaltin
Références
La loutre d’Europe, Christian Bouchardy, Catiche Production – Libris.
La loutre d’Europe, Pascal Etienne, Les Sentiers Du Naturaliste.
La loutre d’Europe, Vie Sauvage, Encyclopédie Larousse des animaux.
La loutre, Robert Hainard, Education-Environnement et S.F.E.P.
Article paru dans « Patrimoine nature », n°3, 2006
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